Entretien avec Mohamed Jbara, Chercheur et guitariste

Mohamed Jbara : "Mes chansons reflètent mes préoccupations profondes"

L’artiste marocain Mohamed Jbara vient de sortir en ce mois de février 2024 son dernier double album « Swaken Tsookin ». Cet opus composé de vingtquatre titres musicaux traite de sujets liés au patrimoine marocain, à l’unité et à la paix entre les peules marocains et algériens… Interview


Combien de temps avez-vous mis pour donner vie à ce chef-d’oeuvre musical ?
Il m’a fallu deux ans et demi pour donner vie à ce projet musical. Durant cette période, j’ai dû partager mon temps entre le Maroc et l’Espagne pour l’enregistrement. Cette dualité géographique m’a permis d’enrichir ma création musicale en m’immergeant dans des cultures différentes, et cela a fortement contribué à la diversité et à la richesse de ce double album.

Parlez-nous de l’ambiance qui a rythmé la création de votre oeuvre ?
Pour répondre à cette question, je dois vous dire que l’atmosphère était électrique lors de la création de cet album. Et cela on peut le remarquer dans ce double album. On y trouve en effet de l’africanisme et de l’amazighité. Ces deux cultures, qui sont d’ailleurs fort présentes dans mon dernier travail artistique, sont imprégnées d’un fervent désir de liberté dans Swaken Tsookin. Chaque session d’enregistrement a immortalisé ces valeurs essentielles qui ont guidé mes choix artistiques. Et c’est vraiment cela qui a donné naissance à un travail profondément authentique et engagé.

Quels souvenirs gardez-vous de votre dernier double album ?
En ce qui concerne les souvenirs de mon dernier double album, il est difficile de mettre en avant un moment en particulier car l’ensemble du processus de ma création musicale a été marquant. Mais au-delà des moments individuels, ce qui reste le plus mémorable, c’est l’intensité du travail et l’investissement émotionnel dans chaque chanson. Chaque note était chargée de sens et de passion, ce qui a fait de cette aventure musicale une expérience inoubliable.

Dans «Swaken Tsookin» vous parlez de la frontière Maroc-Algérie, du patrimoine amazigh… Qu’est-ce qui a motivé vos choix artistiques ?
Les thèmes abordés dans mes chansons, tels que la frontière Maroc-Algérie et le patrimoine matériel et immatériel de mon pays, sont le reflet de mes préoccupations profondes et de mon engagement envers mon pays et ma culture. Collaborer avec des artistes d’autres régions, comme avec l’artiste algérien Djam pour notre single «Passer les Frontières», souligne ma conviction que l’art transcende les frontières politiques et unit les peuples.

Le Sahara marocain, le patrimoine immatériel de votre pays, la culture marocaine, etc., ces questions occupent une place importante dans votre art. C’est une sorte de militantisme à travers la musique ?
En fin de compte, être un artiste pour moi, c’est être un militant pour l’humanité, car je crois fermement que malgré nos différences, nous avons tous des choses en commun et nous sommes tous liés en tant qu’êtres humains, et c’est cette humanité commune qui doit guider notre travail artistique.

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